Aujourd’hui, presque tout passe par le numérique : chercher une information, commander un produit, faire un virement, trouver un appartement, déclarer ses impôts, etc. Mais pour certaines personnes, ces gestes du quotidien peuvent rapidement devenir un parcours d’obstacles.
Imaginez un instant : vous êtes non-voyant, comment accédez-vous à une information si elle n’est transmise que par une image, sans description ? Ou encore, vous n’avez qu’un clavier, comment interagir avec un site si chaque action nécessite une souris ou un pavé tactile ?
C’est ici qu’intervient l’accessibilité numérique !
Qu’est-ce que l’accessibilité numérique ?
L’accessibilité numérique consiste à rendre les contenus et services numériques perceptibles, utilisables, compréhensibles et robustes par les personnes en situation de handicap. Cela inclut les sites internet, les intranet, les applications mobiles, les documents PDF, et bien d’autres supports numériques.
Ainsi, un service numérique accessible permet à chacun d’accéder aux informations et aux fonctionnalités proposées par un service numérique en toute autonomie.
Pour cela, un service doit d’abord être perceptible, c’est à dire que l’information doit pouvoir être détectée et comprise par l’utilisateur, quels que soient ses sens disponibles. Par exemple, une personne aveugle doit pouvoir entendre une description audio d’une image, tandis qu’une personne malvoyante doit pouvoir lire un texte avec suffisamment de contraste par rapport à l’arrière-plan. Il s’agit aussi de rendre les vidéos accessibles avec des sous-titres ou des transcriptions.
Ensuite, il doit être utilisable, ce qui implique que l’utilisateur puisse interagir facilement avec le service, quels que soient ses moyens physiques. Cela veut dire qu’un site doit être navigable au clavier seul, sans souris, avec des repères clairs et logiques pour la navigation. Il faut également éviter les contenus susceptibles de provoquer des crises comme les clignotements rapides.
Un service accessible se doit aussi d’être compréhensible. Cela signifie que l’ensemble du contenu et des fonctionnalités doivent être clairs, prévisibles et faciles à utiliser. Les menus doivent fonctionner de manière intuitive, les messages d’erreur doivent être explicites, et les formulaires doivent guider l’utilisateur pas à pas. L’idée est de ne pas perdre l’utilisateur, notamment s’il a des troubles cognitifs ou un niveau de compréhension limité.
Enfin, il doit être robuste, c’est-à-dire fait référence à la capacité du site ou de l’application à fonctionner avec différents navigateurs, appareils, ou technologies d’assistance comme les lecteurs d’écran, les lignes braille ou les logiciels de commande vocale. Il s’agit de garantir une compatibilité durable, même lorsque les technologies évoluent.
Ainsi, en respectant ces principes, un service numérique permet à chacun d’accéder pleinement aux informations et fonctionnalités, favorisant une autonomie réelle et une inclusion effective.
Être handicapé n’est pas une fatalité numérique
L’accessibilité numérique concerne avant tout les personnes handicapées : qu’elles soient aveugles, malvoyantes, sourdes, atteintes de troubles moteurs, cognitifs, d’épilepsie ou autres.
En effet, l’accessibilité en ligne reste aujourd’hui encore trop limitée pour de nombreuses personnes handicapées. Prenons l’exemple d’une personne malvoyante consultant la fiche d’un produit sur un site web : le texte est affiché en blanc sur un fond bleu très clair. Pour elle, le contraste est si faible que le texte se fond dans l’arrière-plan et devient invisible. Résultat : elle ne peut pas accéder à l’information. Pourtant, ce problème peut être évité facilement en respectant les bonnes pratiques d’accessibilité.
Aujourd’hui, être handicapé ne signifie pas être systématiquement en difficulté sur le web. En effet, grâce à des outils adaptés comme les lecteurs d’écran, les afficheurs braille ou encore les dispositifs de pointage à boule (trackballs) etc., une personne handicapée peut naviguer de manière totalement autonome, à condition que le site respecte les règles d’accessibilité, pour permettre aux outils de bien fonctionner.
Autrement dit, une personne peut être handicapée sans pour autant être en situation de handicap, si l’environnement numérique dans lequel elle évolue est pensé pour inclure tout le monde. Un site bien conçu efface la barrière, et l’utilisateur retrouve une expérience d’usage fluide.
Au-delà du handicap : une accessibilité universelle
L’accessibilité numérique ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap. Elle bénéficie également à ceux qui, temporairement ou en raison de leurs conditions d’utilisation, rencontrent des limitations, tels que :
- Un utilisateurs sans souris ou padel écran tactile
- Une personne dans des environnements bruyants
- Etc.
Autrement dit, une personne non handicapée peut, dans certaines circonstances, se retrouver en situation de handicap. Ainsi, concevoir des interfaces accessibles améliore l’expérience utilisateur pour tous.
Le RGAA : un cadre pour l’accessibilité en ligne
Pour faire face à ce problème, le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) a été mis en place. Le RGAA est un cadre réglementaire français destiné à garantir l’accessibilité des services numériques, notamment les sites web, les applications et les documents en ligne des organismes publics. C’est un ensemble de critères techniques et fonctionnels visant à garantir l’accessibilité des services numériques en France, où chaque critère est accompagné d’un ou plusieurs tests permettant de vérifier sa conformité.
Il a été créé en 2009 et est mis en œuvre par le gouvernement français, plus précisément sous l’impulsion de la Direction interministérielle du numérique (DINUM), anciennement DINSIC, en collaboration avec la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et des experts du numérique et du handicap.
Curieux d’en savoir plus sur le RGAA et les bonnes pratiques à adopter ? On vous invite à lire notre article complet à ce sujet : C’est quoi le RGAA ?
Des chiffres alarmants
En France, métropole et DROM, le nombre d’enfants et d’adultes handicapés (de 5 ans ou plus), qu’ils vivent à domicile ou en établissement, varie de 5,7 millions à 18,2 millions de personnes selon la définition utilisée.
Pourtant, selon l’Observatoire du respect des obligations d’accessibilité numérique, seulement 3,5 % des sites contrôlés respectent leurs obligations d’affichage en matière d’accessibilité, et seulement 0,37 % déclarent être en conformité totale avec le RGAA.
Testez l’accessibilité d’un site : une expérience révélatrice
Si vous êtes sur un ordinateur, pour mieux comprendre les obstacles rencontrés par certains utilisateurs, essayez une expérience simple : naviguez sur un site uniquement au clavier, sans souris ni pavé tactile.
Voici comment procéder :
- Ne touchez plus à votre souris ou à votre pavé tactile.
- Utilisez la touche Tab pour parcourir les éléments interactifs (liens, boutons, champs de formulaire).
- Appuyez sur Entrée pour activer un lien ou valider un bouton.
- Utilisez les flèches directionnelles pour faire défiler le contenu.
- Faites Maj + Tab pour revenir en arrière dans la navigation des éléments interactifs.
- Appuyez sur Échap pour fermer une fenêtre modale, un menu déroulant ou une boîte de dialogue.
Baladez-vous sur un site comme un utilisateur le ferait. Pouvez-vous accéder à toutes les pages ? Lire tous les contenus ? Interagir avec tous les éléments essentiels ? Si la réponse est non, c’est un signal clair que le site n’est pas pleinement accessible.
Cette simple expérience, qui ne prend que quelques minutes, peut révéler des obstacles insoupçonnés et rappeler à quel point l’accessibilité numérique n’est pas un luxe, mais une nécessité. Et ce test n’est qu’une étape parmi plus d’une centaine de critères pris en compte dans un audit complet d’accessibilité.
L’accessibilité, une clé pour l’égalité numérique
L’accessibilité numérique est essentielle pour une société inclusive. Elle ne se limite pas à une obligation légale, mais représente un engagement envers l’égalité des chances et le respect de tous les utilisateurs. En intégrant dès la conception les principes du RGAA, vous participez à construire un web plus accessible et plus performant pour tous.
À l’inverse, ignorer ces règles, c’est risquer d’exclure des millions de personnes.
C’est refuser l’accès à l’information, aux démarches essentielles, et aux services en ligne — autrement dit, c’est créer une discrimination numérique.
Chez Netsulting, nous proposons des audits de conformité, un accompagnement personnalisé pour mettre vos services aux normes, ainsi que des sessions d’information et de sensibilisation sur l’accessibilité numérique. Nous sommes à vos côtés pour vous aider à rendre vos contenus accessibles à toutes et à tous.
Ensemble, construisons un numérique inclusif et ouvert à chacun.